26 juin 2014
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Jean-François Boudet, « La gestion publique au prisme du développement durable : l’« administration exemplaire » », Politiques et management public, ID : 10670/1.a6ob8y
État « interventionniste », État « stratège », État « performant », État « propriétaire », les adjectifs ne manquent plus aujourd’hui pour qualifier l’État. À ces vocables convient-il désormais d’y ajouter celui d’« exemplaire ». La Stratégie nationale de développement durable (SNDD) traduit en 2003 cette nécessité pour l’État français de devenir exemplaire et fixe en particulier des objectifs et des indicateurs chiffrés (réduction de 10 % de la consommation d’énergie ; réduction de 10 % de la consommation d’eau ; réalisation de 50 % des constructions de l’État avec des techniques éprouvées pour préserver l’environnement (HQE par exemple) ; achat de 20 % de véhicules moins polluants lors de renouvellements des flottes de véhicules existants). Ces quelques chiffres appliqués à l’État et à son administration montrent que ces derniers doivent avoir les mêmes problématiques que les autres personnes morales ou physiques, si ce n’est plus. La Charte de l’environnement (2004) et le Grenelle de l’environnement (2007) n’échappent pas à l’administration ; l’État s’impose les normes optimales en matière d’environnement et de développement durable. Cette démarche le conduit à mesurer le coût de fonctionnement de son administration et à rationaliser ses dépenses en considérant les éléments du développement durable : réduction du coût des loyers privés payés par l’État ; réduction des surfaces utilisées par les agents publics ; regroupement des administrations centrales ministère par ministère ; mutualisation ou externalisation des moyens affectés à la représentation de l’État dans les préfectures (entretien des espaces verts, nettoyages, garages, cuisine). « Exemplaires », l’État et son administration doivent en conséquence calculer leurs charges fixes pour les réduire au mieux dans une démarche écoresponsable.