8 janvier 2009
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Raphaël Labrunye, « Médiatisation, réinterprétations et analyse d’un édifice-événement : L’orphelinat d’Aldo van Eyck à Amsterdam (1955-1960) », HAL-SHS : architecture, ID : 10670/1.a987j4
La thèse vise à décrypter le rôle que joue l’image, et la photographie en particulier, dans la diffusion, puis dans la réception «savante» et l’historiographie d’une œuvre architecturale, l’orphelinat d’Amsterdam, construit entre 1955 et 1960, par l’architecte néerlandais Aldo van Eyck (1918-1999). Référence majeure de l’architecture du XXe siècle, ce bâtiment est un édifice-événement. Fortement médiatisé à son achèvement, notamment lorsque les jeunes membres du Team 10 (dont van Eyck) déclarent la mort des CIAM lors du congrès d’Otterlo en 1959, il est ensuite réinterprété dans les années 1970 par de nombreux auteurs, qui le situent à l’origine de nombreux mouvements ou concepts architecturaux : Structuralisme, Mat-building, New Amsterdam School. Tout au long de ces différents processus de médiatisation, la photographie aérienne du bâtiment supplante tout autre mode de représentation et de connaissance de l’édifice. Au moment où émergent les mass média, l’œuvre architecturale devient une icône, au sens littéral du terme : une image. Or, sur cette photographie aérienne, l’orphelinat apparaît comme une œuvre proliférante, qui se caractériserait par une addition de modules identiques ; cette interprétation ne résiste cependant pas à une étude attentive du bâtiment, effectuée grâce aux croquis d’études et aux plans béton, qui démontrent l’absence de toute rationalisation structurelle ou constructive. La représentation de l’architecture, nécessaire à sa conception et à sa diffusion, introduit donc une perversion dans la réception de l’architecture. En ce sens, l’histoire de l’architecture doit intégrer trois acteurs : l’œuvre, son support de diffusion, et le regardeur.