2018
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/altIdentifier/doi/10.4000/geomorphologie.11865
Mathieu Fressard et al., « Casser la connectivité hydrosédimentaire pour gérer de la ressource en sol : cas du vignoble de Mercurey (Bourgogne). », HAL-SHS : géographie, ID : 10.4000/geomorphologie.11865
La Côte de Bourgogne (France) est l'un des vignobles les plus réputés au monde, ses « Climats » ont été inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en 2015. Néanmoins, les vignobles sont connus pour subir des pertes en sol parmi les plus importantes en Europe. Cette perte de ressource en sol implique une dégradation de l'environnement, une perte financière et sociale pour les vignerons et les économies locales. Face à ces enjeux, cet article vise d’une part à comprendre le fonctionnement du système érosif qui se déploie dans le vignoble, d’autre part à préciser le rôle des pratiques humaines dans le fonctionnement de la cascade sédimentaire. La méthodologie repose sur trois étapes principales qui comprennent (i) des mesures in situ de l'érosion et des stocks sédimentaires, (ii) l'inventaire des infrastructures de gestion des flux hydrologiques sur le bassin versant et (iii) l'analyse spatiale des interactions de processus à l'échelle du bassin versant. Les résultats soulignent que le comportement des transferts hydrosédimentaires émerge, à l'échelle du bassin versant, d’une combinaison de multiples interactions locales. Les transferts sont ainsi contrôlés par un ensemble de facteurs géomorphologiques attendus (e.g. la topographie, les propriétés du sol, etc.) couplés à un ensemble de facteurs anthropiques modifiant le fonctionnement du système (pratiques agricoles). Des infrastructures de correction hydraulique ont conduit à une augmentation des couplages sédimentaires sur les hauts de versant, afin de mieux collecter les sédiments et de les transférer vers des pièges artificiels en aval. Ces pièges cassent la connectivité hydrosédimentaire du bassin versant et réorganisent les relais de processus géomorphologiques qui s’organisent de l’amant vers l’aval.