Chapitre 8 – La dégradation de la steppe : hypothèses et évolution du couvert végétal

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2006

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Françoise Debaine et al., « Chapitre 8 – La dégradation de la steppe : hypothèses et évolution du couvert végétal », MOM Éditions, ID : 10670/1.aj76ft


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Résumé En Fr

It is widely assumed that the Syrian steppe is subject to a rapid process of degradation. The phenomena of degradation are asserted by assessment of the present-day state of the vegetation and by occasional observations. Paradoxically, the development of the steppe vegetation has not been studied in detail. The degree of degradation and its causes are the subject of hypotheses which were confronted, in our study area, with the development of plant cover and the areas cultivated since the 1970s. The study is based on the analysis of satellite data and aerial photos. It focuses particularly on the extension of the cultivated sectors and on the development of the density of plant cover in the zones which were not cultivated. Between 1973 and 1995, the sectors which had been cultivated periodically or continuously were very little modified in terms of surface or location. The aerial photos available for the southern half of our zone of study show that in 1958 the extension of the area cultivated in the steppe, in the administrative sense of the term, was close to its maximum. The area brought under cultivation reached its maximum in the 1970s, then diminished in the 1980s and 1990s. The ban on cultivation taken in 1995 thus responded to a situation which was no longer current in our zone of study. Concerning the non-cultivated sectors, the state of the vegetation as it appeared at the beginning of the 1970s is close to that of today. Recent changes in the plant cover are characterised not by rapid degradation but by a combination of positive or negative variations in the composition and density of the vegetation. These results throw into question the arguments for urgency, on which the project of improving the steppe initiated in 1998 were based. They also raise the question of the pertinence of the area covered by this project which excludes certain sectors which appear to be the most vulnerable, environmentally and economically, following the ban on cultivation.

Il est très largement admis que la steppe syrienne est soumise à un processus de dégradation rapide. Les phénomènes de dégradation sont affirmés sur la base d'un constat de l'état actuel de la végétation et d'observations ponctuelles. Paradoxalement, l'évolution de la végétation steppique n'a pas fait l'objet d'études détaillées. L'ampleur de la dégradation et ses causes font l'objet d'hypothèses qui ont été confrontées, dans notre zone d'étude, à l'évolution du couvert végétal et des surfaces cultivées depuis les années 1970. L'étude se fonde sur l'analyse de données satellitaires et de photos aériennes. Elle porte plus particulièrement sur l'extension des secteurs cultivés et sur l'évolution de la densité du couvert végétal dans les zones n'ayant pas été mises en culture. Entre 1973 et 1995, le domaine ayant été mis en culture périodiquement ou de façon continue n'a connu que très peu de modifications en termes de surface et de localisation. Les photos aériennes disponibles pour la moitié sud de notre zone d'étude montrent qu'en 1958 l'extension du domaine cultivé dans la steppe, au sens administratif du terme, était proche de son maximum. Le domaine ayant été mis en culture a atteint un maximum dans les années 1970, puis a diminué dans les années 1980 et 1990. L'interdiction des cultures prise en 1995 répondait donc à une situation qui n'était plus d'actualité dans notre zone d'étude. Pour ce qui concerne les secteurs non cultivés, l'état de la végétation tel qu'il apparaît au début des années 1970 est proche de l'état actuel. L'évolution récente du couvert végétal se caractérise non par une dégradation rapide mais par une combinaison de variations positives ou négatives de la composition et de la densité de la végétation. Ces résultats questionnent la logique d'urgence, sur laquelle se fonde le projet de mise en valeur de la steppe initié en 1998. Ils soulèvent également la question de la pertinence du domaine d'action de ce projet qui exclut certains des secteurs apparaissant comme les plus vulnérables, au plan environnemental et économique, à la suite de l'interdiction des cultures.

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