The Artistic Memory of Bulgarian Socialism : Heritage Debates 1989-2021 La mémoire artistique du socialisme bulgare : les débats patrimoniaux 1989-2021 En Fr

Résumé En Fr

Since the fall of the Bulgarian communist regime in November 1989, its monumental heritage has been the subject of debates within society. Four famous monuments concentrate most of the potential for conflict: the mausoleum of Georgi Dimitrov, a place of transmission of ideological messages, of pilgrimage and of representation of power during socialism; the Monument to the Soviet Army (Sofia), bearer of contradictory meanings for citizens and a tool of geopolitical relations; the monument 1300 years Bulgaria (Sofia), emblem of the cultural policy of Ludmila Jivkova and the close relations between artistic intelligentsia and power; and the House-monument of the Bulgarian Communist Party Buzludzha, place of glorification of the ideology and the Communist Party, and of its gigantism. Around these monuments is written the history of a process of development of a heritage awareness of these sites in particular and traces of socialism in general. Artists, art historians and curators are the main actors in this process. In their capacity as authors of monuments, institutional leaders, critical and ironie speakers, artistic mediators or heritage activists, they form what we call the artistic memory of Bulgarian socialism. This thesis aims to reveal these processes and agency, while writing the history of the heritage debate in Bulgaria since 1989, the date of the beginning of political changes, to 2021, year of the heritage of the Buzludzha monument.

Depuis la chute du régime communiste bulgare en novembre 1989, son patrimoine monumental est l’objet de vifs débats au sein de la société. Quatre monuments célèbres concentrent l’essentiel du potentiel conflictuel : le mausolée de Georgi Dimitrov, lieu de transmission de messages idéologiques, de pèlerinage et de représentation du pouvoir pendant le socialisme ; le Monument à l’armée soviétique (Sofia), porteur de significations contradictoires pour les citoyens et outil dans les relations géopolitiques ; le monument 1300 ans Bulgarie (Sofia), emblème de la politique culturelle de Ludmila Jivkova et des relations étroites entre intelligentsia artistique et pouvoir ; et le Foyer-monument du Parti communiste bulgare Bouzloudja, lieu de glorification de l’idéologie et du Parti communistes, et de leur gigantisme. Autour de ces monuments s’écrit l’histoire d’un processus de développement d’une conscience patrimoniale de ces sites en particulier et des traces du socialisme en général. Les artistes, historiens de l’art et curateurs sont les acteurs principaux de ce processus. En leur qualité d’auteurs des monuments, de chefs institutionnels, d’intervenants critiques et ironiques, de médiateurs artistiques ou de militants pour le patrimoine, ils et elles forment ce que nous appelons la mémoire artistique du socialisme bulgare. Cette thèse se donne pour objectif de révéler ces processus et agentivité, tout en écrivant l'histoire du débat patrimonial en Bulgarie depuis 1989, date de début des changements politiques, à 2021, année de la patrimonialisation du monument Bouzloudja.