2020
Emmanuelle Valette, « "Crapulam exhala!". Conduites en état d'ivresse dans l'éloquence accusatoire de Cicéron », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.auagn3
Crapulosus, ebrius, vinulentus : le lexique latin servant à désigner -et à blâmer - ceux qui, "pleins de vin", en subissent les effets est très riche. Et la lecture des discours de Cicéron montre que la dénonciation de l'ébriété d'un adversaire fait partie des thèmes privilégiés de l'invective. Ses grands ennemis politiques en ont fait les frais. Pourtant, c'est moins la consommation de vin en elle-même, ou même le fait d'en abuser qui, à Rome, sont l'objet du blâme, que le comportement de celui qui, ne sachant pas contrôler son enivrement, laisse voir un corps obscène, en particulier en-dehors de l'espace dévolu à l'otium. Car si le banquet est le lieu de la bonne ivresse, celle qui permet la détente et la sociabilité, en revanche, l'espace public ne peut admettre les désordres du corps et du discours liés à la consommation de vin. L'article analyse en détail les façons dont l'orateur fait de l'ivresse un vice et dont il utilise ce topos pour disqualifier ses adversaires.