L’ontologie aristotélicienne comme ontologie axiologique

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6 juillet 2023

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Gwenaëlle Aubry, « L’ontologie aristotélicienne comme ontologie axiologique », Philosophie antique, ID : 10670/1.b5vcur


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On propose ici une lecture de la Métaphysique inspirée de Ε, 2, 1026a33-b2, prenant la dunamis et l’energeia comme principal sens de l’être. Le couple conceptuel de l’en-puissance et de l’acte fournit ainsi à la fois le principe d’une réponse possible à la question disputée de la « science recherchée », et le fondement d’une ontologie singulière, que l’on caractérise comme une ontologie axiologique. On commence par analyser la signification de ces notions telle qu’elle se déploie en Métaphysique Δ et Θ : au terme de cette analyse, l’acte apparaît comme nommant l’identité réelle, ou réalisée, de l’être et du bien, et l’en-puissance, cette identité comme à réaliser. On montre ensuite, en suivant Ζ et Η, comment le couple de la dunamis et de l’energeia, et non celui de la matière et de la forme, est au principe de la substance sensi­ble, puis, à partir de Λ (en particulier Λ, 5, 1071a3-6), comment la dunamis et l’energeia valent, par-delà les substances sensibles, comme les principes communs à toutes les substances, sous la modalité spécifique de l’analogie. Le couple de l’en-puissance et de l’acte assure ainsi à la fois la généralité du dis­cours ousiologique, et le primat réel du principe théologique (qu’Aristote désigne toujours comme acte, et jamais comme forme). On montre enfin com­ment dunamis et energeia fondent non seulement une ousiologie unitaire, mais aussi une ontologie générale, en ce qu’elles s’appliquent, sous certaines conditions, aux êtres mathématiques. On s’interroge, pour finir, sur la signi­fication de l’inversion, par Plotin, de la dunamis aristotélicienne, et de la désignation du Premier Principe non plus comme acte pur, mais comme « puissance de tout (δύναμις πάντων) ». En ce geste plotinien, on reconnaît l’origine d’un mouvement d’identification du divin non plus au bien, comme le faisait Aristote à travers la notion d’acte pur, mais à la puissance - à une puissance qui, ultimement, pourra être pensée comme excédentaire au bien. Comme la théologie de l’acte pur, cette ontologie axiologique de l’en-puissance et de l’acte est victime d’un oubli dont, en conclusion, est brièvement esquis­sée l’histoire.

On the basis of E, 2, 1026a33-b2, we propose to consider dunamis and energeia as the key of the Metaphysics - the principles both of a possi­ble answer to the question of the zhtoumevnh ejpisthvmh, and of an original ontology which can be determined as axiological. We start by analyzing Metaph. Δ and Θ, showing how energeia comes to designate the real or realized iden­tity of being and the good, dunamis, this identity as to realize. We then pro­ceed to show, following Z and H, how it is the conceptual couple of potentia­lity and actuality, and not that of matter and form, which must be considered as the principle of the sensible substance, but also, and more broadly, as it is stated in L, 5, 1071a3-6, as the common principle of every substances, under the specific modality of analogy. The dunamis-energeia couple thus assures both the logical unity of ousiology, and the real supremacy of the theological principle (which Aristotle always calls « act », and never « form »). Beyond this unitary ousiology, we show how dunamis and energeia can also be considered as the principles of a general ontology, insofar as they can be applied, under peculiar conditions, to the mathematika. The question then remains to know why Plotinus’s First Principle is not pure act anymore but δύναμις πάντων. We suggest that this designation could be the beginning of a process by which God comes to be identified no longer with the Good, but with power - a power that will eventually be conceived as beyond Good and Evil. As a conclusion, we briefly sketch the story of the oblivion not only of the theology of pure act, but also of the axiological ontology of potentiality and actuality.

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