Quelles résistances au sein de l’Église orthodoxe russe ?

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1 mai 2023

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Kathy Rousselet, « Quelles résistances au sein de l’Église orthodoxe russe ? », HAL-SHS : histoire des religions, ID : 10670/1.b6k454


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La rhétorique de plus en plus radicale du patriarche de l’Église orthodoxe russe, visant à justifier l’invasion de l’Ukraine par la Russie et témoignant de sa loyauté à l’égard de Vladimir Poutine, a déjà été longuement commentée. Kirill est soutenu par des évêques et prêtres, dont les prises de position publiques sont d’autant plus facilement relayées dans les médias qu’elles alimentent la propagande de l’État. Certains hiérarques sont encore plus virulents que le patriarche. D’après le spécialiste des religions Andreï Chichkov, une vingtaine d’évêques sur plus de 300 seraient intervenus en soutien à la guerre. En revanche, la résistance est largement invisibilisée tant par la haute hiérarchie de l’Église que par le pouvoir. Une grande partie de l’Église, tout comme le reste de la société, ne s’exprime pas publiquement. D'après un sondage de mars 2023 effectué par le Centre Levada, 20% des personnes interrogées affirment s'opposer plus ou moins nettement à l'action des forces armées russes en Ukraine. Il est difficile de conclure que le reste de la population y est favorable. Des analystes restés en Russie parlent d’une fatigue de la guerre, mais aussi d’une capacité d’adaptation et d’une passivité dans le soutien au pouvoir. S’agissant des croyants orthodoxes et de leur clergé, on observe une palette de positions dont ce dossier rend compte. Il convient néanmoins de noter qu’avec les départs de personnes opposées au régime poutinien et à la guerre, les paroisses considérées comme libérales pourraient bien avoir changé de visage et la population orthodoxe pratiquante restée en Russie pourrait bien avoir encore perdu une partie de la pluralité qui lui restait encore avant la guerre. Plusieurs sources constatent par ailleurs que les églises sont parfois loin d’avoir retrouvé le niveau de fréquentation qu’elles avaient avant le COVID-19.

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