POUR FAIRE FACE À L’AUTOMOBILITÉ : DES TRANSPORTS EN COMMUN PLUS LUDIQUES ?

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L’automobilité : et si c’était un jeu ? Les données analysées sont tirées d’une étude PDE datée de 2005 et assez paradoxalement commandée par un constructeur automobile sur l’un des plus importants sites industriels de France, à N, ville moyenne que nous tairons par souci de confidentialité. Le site emploie plusieurs milliers de salariés ou contractuels et doit faire face quotidiennement à un flux d’entrée/sortie de 20 000 individus, de plusieurs centaines de camions et de plusieurs dizaines de trains complets. Nous nous sommes intéressés aux pratiques de déplacements des salariés. A y regarder de près, la qualification de ‘pro-voiture absolu’ convient mal à ce qui paraissait être l’antre de l’auto-solisme. Notre recherche n’a pas permis de mieux comprendre l’auto-solisme radical puisqu’il est apparu qu’un taux d’équipement élevé en voiture n’entraîne en rien une exclusivité de ce mode. Si les salariés interrogés n’ont finalement guère de différence avec beaucoup d’autres foyers français multi-motorisés, l’étude a eu le mérite de pointer l’importance du caractère ludique d’un itinéraire quotidien. Des individus présentant une hyper-motilité l’érige en argument pouvant conditionner le choix du mode de transport. Si les salariés étudiés ne se résolvent qu’assez rarement à abandonner leur voiture, c’est moins par culture professionnelle que par peur de perdre la dimension ludique que comporte son usage. Elle vient du plaisir du détour improvisé, de la griserie des kilomètres, du sentiment de dominer l’espace ou du jeu avec la montre. Ce mode de transport individualisé permet d’éprouver un sentiment de glisse dans l’espace urbain. La voiture, c’est le surf de la ville. Par conséquent, pour en faire des alternatives crédibles à la voiture, ne faudrait-il pas également donner une dimension ludique aux transports collectifs ?