29 mars 2022
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Samia Sediri, « La transformation des friches par le prisme de la transition socio-écologique : vers l'émergence de contre-récits du développement économique des territoires », HAL-SHS : économie et finance, ID : 10670/1.ba0j08
L’objectif de la thèse est d’explorer les actions et les perceptions des acteurs intervenants dans la transformation de ces espaces délaissés, au niveau d’un territoire (sur la base du cas de l’Aire Métropolitaine de Lyon-Saint-Etienne, LySEM), dans le contexte des changements globaux. Il s’agit en particulier de savoir si les acteurs mobilisent la transformation et/ou régénération des friches pour développer des trajectoires socio-économiques et écologiques soutenables, à l’échelle locale ? Et si oui, comment procèdent-ils ?Dans le chapitre 1, nous avons cherché à identifier les parties-prenantes à considérer lors de la mise en œuvre d’initiatives de transformation de friches, quelle qu’elle soit leur nature, et les logiques qui sous-tendent ces projets de transformation, en fonction des contextes et des enjeux au sein des territoires. Nous avons pu montrer dans le chapitre 2, sur la base d’exemples tirés de la littérature, les possibilités qui s’offrent aux acteurs pour redévelopper des friches sous une perspective socio-écologique, en soutenant les capacités adaptatives des systèmes écologiques et les capacités adaptatives des systèmes sociaux. Ainsi, nous avons proposé un cadre heuristique pour analyser la transformation des friches, avec un volet écosystémique, permettant de limiter les approches économico-centrée de ces initiatives.Dans le chapitre 3, nous avons d’abord, exploré la prise en compte des changements climatiques, dans la mise en œuvre de stratégies et d’actions pour l’adaptation et la préservation de la biodiversité. Cette analyse a montré que les acteurs, bien qu’ils soient conscient des impacts des changements climatiques au niveau local, les actions en faveur de l’atténuation et/ou l’adaptation climatique restent subordonnées aux intérêts limités du court-terme, notamment de nature socio-économique et aux approches de planification qui favorisent des réponses isolées, réactives. Nous avons pu constater aussi un fort intérêt pour la transformation des délaissés vers des espaces verts en les promouvant et en les concevant pour leurs avantages esthétiques, d'infrastructure verte et de loisirs, et dans une moindre mesure pour la biodiversité. Dans le chapitre 4, nous nous sommes focalisés sur les acteurs de l’aménagement du territoire intervenants de manière directe ou indirecte dans la transformation des friches, afin d’explorer leurs points de vue (world views) à propos de la mise en œuvre d’un changement qui permet une reconfiguration du système d’aménagement en vue de développer des trajectoires socio-économiques et écologiques soutenables, au niveau du terrain d’étude, LySEM. Nous nous sommes appuyés sur l’approche par la construction de récits de changement (ou narrative of change), pour analyser les dires des acteurs. Cette analyse a montré que les narratives produites remettent en question le modèle capitaliste de développement économique, sans pour autant proposer d’imaginaires alternatifs transformateurs. Les territoires tentent de remobiliser les sites en friches dans des logiques marchandes et répondre à des enjeux de compétitivité, d’optimisation du développement socio-économique, tout en intégrant des objectifs environnementaux comme outil d’aménagement. Dans le chapitre 5, nous avons réalisé une revue de littérature à propos de la transformabilité des systèmes socio-écologiques complexes afin de mettre l’accent sur les risques d’apparition de problèmes pernicieux qui peuvent entraver ces processus de transformations délibérées. La compréhension des processus sous-jacents aux transformations socio-écologiques apporte des éléments pour anticiper la mise en œuvre en identifiant les facteurs conduisant à l'émergence de problèmes pernicieux lors de la conception de transformations socio-écologiques.