2009
Cairn
Christophe Perrin, « Le solipsisme : anatomie d'un scandale », Revue des sciences philosophiques et théologiques, ID : 10670/1.bbh6bt
Simultanément insensé, étant donné que je ne puis, bon gré mal gré, douter ma vie durant de l’existence d’autrui, et pourtant cohérent puisque, n’ayant accès à nulle autre conscience que la mienne, je ne connais comme sujet que moi-même, le solipsisme embarrasse. Thèse contradictoire et pourtant hypothèse notoire, clairement rejeté par les philosophes dont les doctrines, cependant, y tendent souvent obscurément, c’est le pire point de départ pour approcher la question d’autrui et, en même temps, le seul bon point de repère pour juger la pensée qui tente d’en parler. Car le véritable scandale de la philosophie consiste sans doute en ce qu’une telle interrogation ne puisse être abordée.