La chair se fait verbe : poétique de Pierre Michon

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2002

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Stéphane Chaudier, « La chair se fait verbe : poétique de Pierre Michon », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.bh3fad


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Comment advient l’œuvre d'art ? S'il était raisonnable, Pierre Michon saurait qu'une telle question est par définition sans réponse, donc sans pertinence. Mais Pierre Michon, par chance, est écrivain : il croit que les questions sans réponse ont la vertu de susciter des solutions imprévisibles, c'est-à-dire des fictions, des mythes romanesques. S'attaquant à la question de l'origine de l’œuvre d'art, Michon convoque la fiction théologique chrétienne : l'incarnation du Verbe infini dans le fini de la chair du Christ crucifié manifeste l'amour de Dieu pour les hommes. L’œuvre de Pierre Michon revisite le mystère chrétien. Pour Michon, l'amour de Dieu s'exile de l'univers. Orpheline, la création demeure inconsolable. Dieu est ailleurs ou n'est pas. La chair ou, plus exactement, la chair de la femme, devient le signe qui manifeste l'infini, son glorieux rayonnement, mais aussi son éclipse ou sa perte. La femme est le biais par lequel l'infini atteint (c'est-à-dire meurtrit) les hommes. À l'artiste échoit la vocation d'incarner l'infini de la chair dans le langage. Pour Michon, l’œuvre d'art procède de la rencontre fascinante et désastreuse d'un homme avec la chair. Dans ce dispositif fictionnel, le fantasme s'articule à la culture catholique, la détourne et, paradoxalement, l'exalte.

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