L'éclat de rire ou le suicide ? Comique, humour, ironie dans le théâtre d'Arthur Adamov à travers La Politique des restes, Sainte Europe et M. le Modéré

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2012

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Fanny Lefebvre, « L'éclat de rire ou le suicide ? Comique, humour, ironie dans le théâtre d'Arthur Adamov à travers La Politique des restes, Sainte Europe et M. le Modéré », Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.bhi4fy


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L'oeuvre dramatique d'Arthur Adamov a, selon la majorité des critiques qui l'ont étudiée, suivi trois orientations. Proche, au début de sa carrière, de ce que l'on nomme le « théâtre de l'absurde », partisan d'un théâtre métaphysique, non situé, Adamov se tourne, au milieu des années 1950, vers un théâtre politique avant de tenter de concilier ses deux modes d'écriture antérieurs dans un théâtre qui cherche à saisir les rapports entre vie individuelle et vie collective. À l'image de la vie de l'auteur, la dramaturgie adamovienne est marquée par la noirceur des thèmes qui la traversent. Cet aspect sombre semble pourtant contrebalancé par le rire qui éclot malgré tout face aux pièces d'Adamov. Le présent mémoire se propose de s'interroger sur ce rire ainsi que sur le comique, l'humour et l'ironie qui lui sont liés, à travers l'étude de La Politique desrestes, datant de 1962, Sainte Europe, publiée en 1966, et M. le Modéré, écrite en 1967. Après avoir tenté de distinguer ces trois phénomènes, il s'agit de voir comment le dramaturge, après la dérision passive de ses débuts, les met au service d'une intention dénonciatrice, et, de là, dans quelle mesure le rire qui en résulte se trouve être lié à la contradiction, se faisant révélateur du parcours de l'écrivain, espoir de salut autour duquel s'unifie une œuvre désespérée, à la fois périssable et très actuelle. À cette fin se pose, dans un premier temps, la question de savoir comment Adamov parvient à susciter le rire, conduisant à l'étude des procédés comiques utilisés, reposant essentiellement sur la contradiction. Mais au-delà de ces derniers transparaît une contradiction majeure : ce qui appelle le rire dans ces trois pièces n'a en réalité rien de risible, bien au contraire. Le rire apparaît alors comme un ultime recours face à la situation désespérante représentée, qui n'est autre que la situation socio-politique de l'époque, face à la difficulté pour l'homme de vivre dans cetteépoque et à la révélation in fine des propres maux de l'auteur lui-même. Alliant humour et polémique, le dramaturge dénonce cette situation tout en la rendant supportable pour lui-même et pour le spectateur. C'est sur celui-ci que porte en dernier lieu la réflexion, à travers l'étude de la connivence établie par Adamov qui, se faisant ironiste, le conduit par le rire à s'interroger sur ce qui lui est montré, à remettre en cause une idéologie. Cette étude conduit à un questionnement sur les limites de cette connivence venant contredire le rire adamovien et la postérité de l’œuvre, et qu'une perpétuelle transposition permet peut-être de dépasser.

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