2005
Cairn
Renaud Viard, « Ménadisme et glossolalie ? (Plutarque, Vie d'Alexandre, II, 9) », Revue de philologie, de littérature et d'histoire anciennes, ID : 10670/1.bjf7tq
Dans sa Vie d’Alexandre (II, 9), Plutarque note à propos de la reine Olympias qui était une fervente adepte des cérémonies bachiques : ζηλώσασα τὰς κατοχὰς καὶ τοὺς ἐνθουσιασμοὺς ἐξάγουσα βαρβαρικώτερον. Selon nous, le sens de cette expression s’éclaire si l’on considère que le verbe ἐξάγειν est ici employé intransitivement au sens de « s’exprimer » (comme le prouvent d’autres exemples parallèles empruntés à Plutarque) et précisé par l’adverbe βαρβαρικῶς qui signifie ici « en langue barbare », c’est-à-dire pour un Grec « dans une langue étrange ». Cette interprétation nous semble conforme avec ce que l’on sait par ailleurs du ménadisme grec et des rites de possession. Aussi proposons-nous de traduire : « Olympias qui, plus que toute autre, lorsqu’elle avait cherché à entrer en état de transe et de possession, pouvait s’exprimer en une langue plus qu’étrange ».