2008
Cairn
Vincent Dautancourt, « Les minorités russes en Estonie : unité et diversification », Hérodote, ID : 10670/1.bjvzgn
Au printemps 2007, la crise du Monument soviétique en Estonie a fait resurgir les tensions nationales entre Estoniens et Russes. Ces tensions cachent toutefois la diversité des populations non estoniennes qui vivent sur le territoire estonien depuis l’époque soviétique. La maîtrise de la langue officielle ou son absence par ces personnes favorise ou bloque leur intégration au sein de la société estonienne, tant pour la vie quotidienne (emploi, contacts avec la population estonienne) que pour les aspects administratifs (obtention de la citoyenneté). Cette question linguistique se renforce d’une répartition géographique qui accentue ou minimise les difficultés liées à la maîtrise de l’estonien, les russophones étant surtout dans le nord-est de l’Estonie. L’arrivée à l’âge adulte d’une génération qui n’a pas connu l’URSS génère des attitudes différentes face aux exigences législatives. Au-delà d’une rupture nationale et géographique, il semble qu’une rupture générationnelle naît au sein de la communauté russophone, tant dans les rapports avec les Estoniens que dans les choix de vie.