Les matériaux sous l’architecture : une exploration textométrique du cas de l’aluminium dans la revue Architectural Records (1891-2010)

Fiche du document

Date

28 août 2022

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiants
Collection

Archives ouvertes

Licence

http://hal.archives-ouvertes.fr/licences/copyright/



Sujets proches En Fr

Aluminium RN 7429-90-5

Citer ce document

Loup-Marie Calosci et al., « Les matériaux sous l’architecture : une exploration textométrique du cas de l’aluminium dans la revue Architectural Records (1891-2010) », HAL-SHS : architecture, ID : 10670/1.bm8ple


Métriques


Partage / Export

Résumé 0

L’architecture est souvent conçue comme un art consistant à dessiner, sous une forme relativement abstraite (significativement nommée « projet ») des structures destinées à abriter les activités humaines. Toutefois, les créations architecturales sont étroitement dépendantes des matériaux sous-jacents ; d’un côté, les matériaux disponibles contraignent subrepticement l’espace des possibles ; de l’autre, l’introduction de nouveaux matériaux permet au contraire d’explorer de nouvelles directions.Nous souhaitons entreprendre une exploration systématique, sur longue durée, de ces relations étroites entre architecture et matériaux. Pour ce faire, nous proposons de nous centrer sur le cas de l’aluminium, un métal apparu tardivement dans le domaine de l'architecture et porteur de potentialité multiples, qu’elles soient décoratives ou structurelles (Hachez-Leroy, 2021 ; Cochoy, 2021). Nous envisagerons la façon dont l’aluminium a été introduit dans le bâtiment à partir de la revue Architectural Records. Cette revue a l’avantage d’être une revue généraliste majeure du domaine, publiée de façon continue depuis 1891 (avec quelques très rares lacunes). Nous avons numérisé l’intégralité de la revue et nous avons soumis le corpus textuel correspondant à une analyse textométrique grâce aux logiciels open source TXM et Iramuteq (soit plus de 357 millions de caractères, ou environ 110 000 pages A4 rédigées en interligne 1,5). Notre enquête entend ainsi montrer l’intérêt du recours aux humanités digitales pour certaines recherches historiques portant sur des archives massives impossibles à traiter de façon exhaustive par les méthodes classiques d’analyse de contenu.Dans une première partie, nous présentons la revue, la méthodologie retenue, et une vision d’ensemble de l’évolution sur longue période de l’emploi des matériaux dans le bâtiment. Cette première approche permet de « remettre l’aluminium à sa place », à savoir celle d’un métal d’apparition tardive qui a peu à peu conquis l’architecture, même s’il reste loin derrière ses principaux concurrents, à commencer par le bois. Dans une seconde partie, nous essayons de comprendre les raisons de cette place modeste de l’aluminium, mais aussi de cerner ses emplois privilégiés. Pour ce faire, nous traçons la façon dont l’aluminium a été associé à divers emplois, comme la décoration, les fenêtres, les charpentes, mais aussi à différents types de bâtiments (maisons, gratte-ciels, préfabriqués). Nous portons aussi une attention particulière à la combinaison de l’aluminium et d’autres matériaux, qui accompagne et favorise paradoxalement les avancées du métal léger plus que la compétition frontale avec ses concurrents (Cochoy, 2015). Enfin, dans une dernière partie, nous nous intéressons aux emplois les plus récents de l’aluminium et à son rôle dans les défis contemporains de l’architecture, notamment autour des questions de développement durable, de recyclage ou d’isolation. Au final, cette enquête permet de saisir de façon systématique la manière dont les matériaux travaillent l’architecture, et réciproquement, parfois à l’insu des promoteurs des uns et de l’autre.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Exporter en