2010
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[VertigO] La revue électronique en sciences de l’environnement ; vol. 10 no. 2 (2010)
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Guy Romain Kouam Kenmogne et al., « Enjeux sanitaires, socio-économiques et environnementaux liés à la réutilisation des eaux usées dans le maraîchage urbain : Cas du bassin versant de l’Abiergué (Yaoundé-Cameroun) », [VertigO] La revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10670/1.bmk28v
Le bassin versant de l’Abiergué, localisé dans le périmètre urbain de Yaoundé entre 11°05’ et 11°25’ de longitude Est et entre 3°51’ et 3°54’ de latitude Nord connaît une importante activité maraîchère dans les bas fonds de Nkolbikok à Nkolbisson. Une étude démarrée en 2005 dans cette zone, a pour objectif principal de contribuer à la valorisation de cette activité tout en oeuvrant à la réduction des risques induits (sanitaires et environnementaux). De nombreuses activités ont été développées suivant une démarche transdisciplinaire. Les conditions socio-économiques des acteurs impliqués dans cette filière ont été décrites. Les contraintes et les atouts liés au développement du maraîchage ont été relevés. Les eaux usées proviennent d’origines diverses (ménages, marché, centres de santé, …) et présentent des teneurs non négligeables en DBO5 (10 à 360 mg d’O2/l), DCO (15 à 601 mg d’O2/l), Coliformes fécaux (5025 UFC/100ml à 3 x 106 UFC/100ml), Streptocoques fécaux (1960 UFC/100ml à 138 000 UFC/100ml). Des taux variables de kystes de protozoaires (Entamoeba hystolitica et Giardia sp) et des oeufs d’helminthes ont été décelés dans ces eaux. La réutilisation des eaux usées a pour corollaire la recrudescence de maladies hydriques telles que l’amibiase intestinale qui affecte aussi bien les acteurs engagés dans cette filière que la population en général indépendamment du sexe, de l’âge ou du statut social. De nombreuses pratiques et de nombreux comportements à risque concourent à la propagation de ces maladies hydriques.Malgré les risques de maladies hydriques, cette activité contribue considérablement à la sécurité alimentaire, au renforcement du potentiel économique, à l’aménagement de l’espace urbain, bref à l’amélioration des conditions et du cadre de vie des catégories d’acteurs engagés dans cette activité en particulier et des populations en général.Des actions économiquement viables, socialement acceptables et écologiquement durables sont à mettre en oeuvre par l’Etat et les ONG afin de réduire les aspects négatifs et de consolider les aspects positifs de cette activité multifonctionnelle.