Pratiques inclusives, innovation ordinaire et l’autrement capable de l’École

Résumé Fr En

L’article s’appuie sur un ensemble de recherches réalisées pour mettre en perspective l’exigence d’innovation qui spécifie l’ambition inclusive, au regard de l’ autrement capable qu’elle implique pour les acteurs de l’école. Cette exigence d’innovation ancre l’accessibilisation des environnements scolaires dans un  autrement capable à travers lequel les acteurs de l’école reconfigurent leurs routines, connaissances, compétences et instituent de nouvelles pratiques. Cet  autrement capable suppose un travail de traduction apprivoisant les principes revendiqués par l’ambition inclusive ainsi que le cadre et les procédures proposés par les référentiels, pour les mettre en sens et les faire vivre au regard des enjeux propres aux territoires, aux organisations et aux parties prenantes. Il se rapporte également au  commun élaboré par les acteurs de l’école pour instituer un espace formalisé des possibles qui qualifie collectivement ce qui fait accessibilité et explicite les finalités poursuivies, ainsi que les conditions fondant l’obligation réciproque des parties prenantes. Enfin, il est corrélé à l’instauration de  tiers lieux transformant le travail collectif en collectifs de travail, offrant la stabilité et la souplesse nécessaires à la contextualisation des pratiques et à l’engagement des parties prenantes.

The article draws on a body of research carried out to put into perspective the innovation requirement that specifies the inclusive ambition with regard to the otherwise capable that it implies for school actors. This innovation requirement anchors the accessibility of school environments in an ‘otherwise capable’ through which school actors reconfigure their routines, knowledge, skills and institute new practices. This ‘otherwise capable’ presupposes a work of translation taming the principles claimed by the inclusive ambition as well as the framework and procedures proposed by the reference systems, in order to make sense of them and bring them to life with regard to the issues specific to the territories, the organisations and the stakeholders. It also refers to the “common” developed by the school’s stakeholders to establish a formalised space of possibilities which collectively qualifies what makes accessibility and makes explicit the aims pursued, as well as the conditions founding the reciprocal obligation of the stakeholders. Finally, it is correlated with the establishment of third places that transform collective work into work collectives, offering the stability and flexibility necessary for the contextualisation of practices and the commitment of the stakeholders.