Transferts de technologie et innovation endogène

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Les années 2000 et 2010 ont vu l’émergence de nouvelles puissances économiques. Ces pays émergents connaissent des situations très inégales, au profit de l’Asie. Dans ces conditions, il est intéressant de s’interroger sur le rôle respectif des transferts de technologie et de l’innovation endogène, mais aussi de la circulation des connaissances et des modèles de management dans la genèse des modèles de développement économique. Cela conduit à questionner non seulement la pertinence d’un modèle asiatique de développement, mais aussi celle du concept de transfert de technologie, au profit d’approches plus complexes des flux techniques, des processus d’innovation et des sources effectives de la compétitivité. Par son poids dans l’économie mondiale, la Chine se situe au cœur de ces interrogations. Non seulement elle offre un excellent exemple de transferts de technologie ayant enclenché un mouvement de plus en plus ample d’innovation endogène, mais encore son histoire longue met en lumière l’importance des transferts croisés (ainsi dans l’industrie de la soie), le rôle des « champions cachés » dans la genèse de l’innovation technologique. C’est ainsi qu’elle a pu renverser le flux de transfert technologique et managériaux avec la Russie, notamment dans le domaine de l’automobile. Cette montée en puissance de la Chine n’est cependant pas irrésistible, comme le montre la résistance de la construction navale japonaise face aux concurrences chinoise et sud-coréenne. L’un des éléments majeurs de cette résistance réside dans une large marge d’autonomie stratégique des entreprises par rapport aux États, un second facteur tenant au rôle spécifique joué par les organisations multilatérales telles que la Banque mondiale.

New economic powers emerged during the first two decades of the 21st century. As the outcomes for these emerging countries have proven quite different, it is interesting to consider different economic development models that were adopted, in particular given the lead taken by Asia. The genesis of such models is influenced by dynamics of technology transfer and endogenous innovation, as well as the circulation of knowledge and management models. This leads to question the relevance of an Asian model of development. In addition, the concept of technology transfer can be called into question, in favour of more complex approaches to technical flows, innovation processes and the actual sources of competitiveness. Because of its importance in the global economy, China is at the heart of these issues and it provides an excellent example of technology transfers that have triggered an increasingly broad movement towards endogenous innovation. Its long history also highlights the importance of cross-fertilisation, as in the silk industry, and the role of ‘hidden champions’ in the genesis of technological innovation. This is how China has reversed the flow of technological and managerial transfers with Russia, particularly in the automotive sector. China’s rise is not overwhelming, however, as shown by the resistance of the Japanese shipbuilding industry to competition from China and South Korea. One of the major factors in this resistance is the significant level of strategic autonomy that companies have in relation to governments, as well as the specific role played by multilateral organisations such as the World Bank.

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