Qu’est-ce que la confiance en temps de pandémie ?

Résumé Fr En

L’irruption sur la scène mondiale du coronavirus déchire le voile de nos certitudes, fait trou dans nos savoirs, bouscule nos subjectivités et nos habitus. Comment, à partir de cet état de sidération, peut-on faire face à cette effraction du réel de la mort ? En temps de pandémie, nous aurions pu imaginer l’intervention d’un État protecteur et ainsi espérer une pause dans toute cette frénésie néolibérale autodestructrice. L’intervention présidentielle du 12 mars 2020, allait dans ce sens. La perte de confiance qui s’est ensuivie est à la hauteur des incohérences, et des répressions, qui se sont succédé lors de la « gestion de la crise sanitaire ». La défaite de cet Esprit de Philadelphie met à nu la dictature des taux de profits et des logiques capitalistes. Comment reconstruire cette confiance perdue si ce n’est par le recours à la pensée, à la critique et à l’action, comme le suggérait Hanna Arendt ? Ce qui fonde une démocratie est cette séparation des pouvoirs entre politique et médical. Aujourd’hui, encore plus qu’hier, restaurer cette confiance perdue ainsi que redonner la parole au peuple semble être plus que nécessaire.

The irruption on the world stage of Coronavirus has torn the veil of our certainties, made a hole in our knowledge, disrupted our subjectivities and our habitus. How, starting from this state of shock, can we deal with this intrusion of the reality of death? In times of a pandemic, we might have imagined the intervention of a protective State and thus hoped for a pause in all this self-destructive neoliberal freneticism. The presidential intervention of 12 March, 2020 was a step in this direction. The loss of trust that followed was in keeping with the incoherences and repressions that followed one another during the “management of the health crisis”. The defeat of this Spirit of Philadelphia exposed the dictatorship of interest rates and capitalist logics. How can this lost trust be rebuilt if not by recourse to thought, criticism and action, as Hannah Arendt suggested? What forms the basis of a democracy is this separation of powers between teh political and the medical. Today, even more than yesterday, restoring this lost trust as well as giving the people a voice again, seems to be more than necessary.