The Value and Social Lives of Alpine Crystals Valeur et vie sociale des cristaux alpins En Fr

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2019

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Gilles Raveneau, « Valeur et vie sociale des cristaux alpins », HAL-SHS : sociologie, ID : 10670/1.c2khfh


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Résumé Fr

Cet article propose de réfléchir à l’organisation et aux effets de la mise en circulation de minéraux alpins entre des mondes sociaux différents (amateur, professionnel, scientifique, patrimonial) et d’étudier leur processus de marchandisation et de démarchandisation. Il s’appuie sur l’idée selon laquelle les objets ont une trajectoire biographique à l’instar des personnesvivantes et cherche à comprendre de quelle manière les cristaux prennent ou non de la valeur (Appadurai, 1986 ; Bonnot, 2002 ; Kopytoff, 1986). Ma réflexion porte sur la façon dont les cristaux changent de statut en passant d’un acteur et/ou d’un lieu à un autre et peuvent devenir des marchandises à un moment donné de leur existence et cesser de l’être par la suite, etinversement. Il s’agit également de montrer comment la valeur émerge de l’échange, en partant de l’idée que la valeur économique est le produit de l’échange social et non l’inverse. De ce point de vue, la valeur et le prestige des minéraux ne résident pas seulement dans leur matérialité objective mais également dans l’échange, la rivalité et la production symbolique que leur attribuent leurs usagers comme dans leur parcours biographique. Ils ont non seulement une valeur économique ou patrimoniale mais ils sont aussi porteurs de distinction sociale et de singularisation. Le texte met l’accent sur une étude de cas, celle de « Laurent », dont j’ai accompagné la découverte dans le massif du Mont Blanc avec un cristallier en 2006 jusqu’àson acquisition finale par le Muséum d’Histoire Naturelle quelques années plus tard. L’article s’appuie sur une enquête ethnographique comparative, au long cours (2002 à 2012), en France, en Suisse et en Italie. Celle-ci s’est faite sur le mode de l’engagement et de l’expérience partagée en montagne avec certains cristalliers avec lesquels j’ai pu construire un lien de confiance sur la durée. Étant moi-même alpiniste, j’ai pu les accompagner progressivement l’été dans leurs courses aux cristaux et saisir les conditions de vie en autonomie en haute altitude, les bivouacs en montagne comme l’utilisation des refuges, les modalités de recherche des cristaux sur les parois, leur découverte, l’exploitation des « fours », le transport des cristaux jusqu’en vallée et les territoires d’action parcourus. Parallèlement, j’ai également tourné mon attention vers les collectionneurs, le devenir de ces cristaux et les échanges dont ils peuvent faire l’objet.

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