23 mai 2022
Patrick Leitner, « Texte, Image, Imaginaires : L’hypothèse de la carte postale », HAL-SHS : architecture, ID : 10670/1.c6xvmf
La carte postale, dans les rares cas qu’elle se voit convoquer pour l’historiographie architecturale et urbaine, est cantonnée dans le rôle d’illustration ou, au mieux, de corpus visuel, avancée comme témoin d’une situation passée.Sans mettre en cause ces utilisations, l’hypothèse que nous avançons pour cette communication est que ce corpus offre à l’historiographie un potentiel bien plus riche.Car si la carte postale est presque exclusivement associée à l’image qu’elle affiche sur son verso, elle est d’abord, du moins historiquement, le support d’un message écrit.Et c’est précisément dans l’exploration, d’abord du texte, puis de l’image et, le cas échéant, de leur articulation, que nous pouvons trouver des leviers d’analyse et de compréhension d’un imaginaire plus multiforme que propose l’apparente évidence du support visuel.Placée à l’intersection entre texte et image, entre univers professionnel, de grand public et personnel, et entre différents types de support et de publication, la carte postale peut alors aider l’historiographie à reconstruire l’imaginaire des acteurs de l’architecture et de la ville.Dans notre cas, et basé principalement sur notre propre fonds iconographique, c’est l’imaginaire de Manhattan que les visiteurs français, professionnels ou non, se construisent et véhiculent dans la première décennie du vingtième siècle.