1 mars 2023
info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Dominique Barjot, « SERVICES PUBLICS ET INITIATIVE PRIVÉE : LE MODÈLE FRANÇAIS DE LA CONCESSION EN PERSPECTIVE HISTORIQUE », HAL-SHS : économie et finance, ID : 10670/1.cbcxb9
Sur le long terme, les partenariats public-privé ont constitué un moyen de concilier la fonction sociale des services et travaux publics, tout en limitant leurs coûts pour les citoyens. Ce fut le cas avec l'utilisation du système de concession dans les services publics, même après les vagues massives de nationalisations en France en 1944-1946, puis en 1981-1982. En effet, à partir de la fin des années 1980, il y a eu un retour au système de concession, qui a été combiné avec des pratiques anglo-saxonnes, notamment le Build Operate Transfers (BOT) et les partenariats public-privé (PPP). Le modèle français de concession a contribué de manière significative au développement international de l'Empire colonial français, il a été un excellent instrument pour le capitalisme français dans le monde (Compagnie du Canal de Suez). Après la seconde guerre mondiale, la concession est restée un système compétitif : en effet, la France a produit quatre groupes privés importants (GDF-Suez, Veolia Environnement, Vinci et Bouygues). La compétitivité mondiale de ces groupes français résulte d'une longue tradition d'intérêt des ingénieurs pour les systèmes de réseaux (École Nationale des Ponts et Chaussées, École Centrale de Paris) et les questions relatives à l'énergie (Écoles Nationales des Mines), mais aussi de l'intervention de banques françaises comme Suez ou Paribas dans de grands projets internationaux. La construction de Suez (aujourd'hui Engie) a constitué un exemple quasi-parfait de l'expérience française : rachat de la Société Générale de Belgique (1988), fusion Lyonnaise des Eaux-Dumez (1990), puis Suez-Lyonnaise des Eaux (1997), enfin fusion GDF-Suez (2008).