15 octobre 2022
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Xavier de Prémesnil, « Les demeures seigneuriales de la maison d’Harcourt. Histoire, architecture et représentations (XVIᵉ-XXᵉ siècle) », Theses.fr, ID : 10670/1.cbp70x
Si l’étude du second ordre et de ses demeures a été renouvelée par des historiens comme Éric Mension-Rigau et Michel Figeac, l’étude diachronique des demeures d’une grande famille restait à faire. À la frontière de l’histoire de l’art et de l’histoire, ce travail fait aussi appel à la sociologie, l’économie, les statistiques, le droit et, enfin, à la démarche d’inventaire du patrimoine. Chacune des deux cent quatre-vingt demeures identifiées fait ainsi l’objet d’une notice, sans exclusive géographique ni temporelle. L’Essai est structuré autour de quatre demeures, chacune formant une des grandes parties et étant représentative à divers titres. Fresney est le symbole de la renaissance de la famille, dans la branche cadette, après la grande rupture du milieu du XVᵉ siècle. Harcourt est marqué par les accidents de transmission et par l’aboutissement de cette ascension sociale, culminant au XVIIIᵉ siècle avec les maréchaux-ducs et gouverneurs de Normandie. La Mailleraye, lieu choisi par un Beuvron, montre la grande instabilité de certaines demeures sous l’Ancien Régime ; à la fin du XIXᵉ siècle, devenue la propriété de la branche aînée, seule demeure la chapelle avec sa nécropole, lieu presque immatériel de transmission par excellence. Le Champ-de-Bataille, enfin, devenu emblématique au XXᵉ siècle, n’a jamais été transmis par un père à son fils mais a été racheté trois fois par la famille ; le projet, quasi-royal, du propriétaire actuel, illustre les contradictions de la patrimonialisation contemporaine. Les points les plus saillants de l’analyse sont la grande instabilité des demeures et l’influence, décisive, de la coutume de Normandie sur une famille d’origine normande.