2015
Cairn
Richard Goodkin, « Pascal et le calcul des partis : unité de temps scientifique, mathématique, littéraire », Littératures classiques, ID : 10670/1.ccitk3
Dans sa Préface sur le Traité du vide, Pascal présente la tradition dans les sciences en termes d’une unité primordiale qui relie les chercheurs de toutes les époques. En revanche les mathématiciens sont plus libres de définir leurs problèmes sans nécessairement se préoccuper des liaisons entre leurs travaux et le monde matériel. De même, Leibniz et d’autres font une distinction entre vérités mathématiques éternelles et universelles et vérités scientifiques contingentes. La distinction est illustrée par le calcul des partis, problème résolu et par Pascal et par Fermat, mais en suivant des pistes méthodologiques bien distinctes. Enfin, la notion d’unité littéraire vient se positionner par rapport à ces deux autres formes d’unité savante. Au XVIIe siècle les restrictions placées sur les dramaturges, qui selon les règles du théâtre doivent se conformer à des vérités extérieures à leurs pièces, créent une similitude entre la situation des scientifiques et des dramaturges. De nos jours, la relative liberté des écrivains de se conformer ou non à un monde extérieur à celui qu’ils créent les fait ressembler davantage aux mathématiciens qu’aux scientifiques.