Les libertariens de gauche et la question de l'héritage

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2006

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Geert Demuijnck, « Les libertariens de gauche et la question de l'héritage », Raisons politiques, ID : 10670/1.celj1h


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Cet article montre que le libertarisme de gauche, c’est-à-dire la combinaison d’un égalitarisme de ressources et d’une pleine propriété de soi-même, est un équilibre réfléchi profondément instable. En focalisant sur la question du bien-fondé de l’héritage, il montre que les libertariens de gauche sont, face à cette question, contraints, soit d’abandonner une notion substantielle de la propriété de soi, et de glisser ainsi vers un égalitarisme libéral rawlsien, soit d’aller vers un libertarisme de droite. Le problème fondamental est que le libertarisme en général fonde la notion de propriété de soi sur des exemples hypothétiques d’individus qui créent des biens à partir de leurs talents et des ressources naturelles. Ce point de départ, qui veut lier propriété de soi et propriété des fruits de son travail, est trop abstrait pour avoir une pertinence dans un monde où pratiquement tout produit est le résultat d’un travail collectif auquel chaque individu ne contribue que très partiellement. En conclusion, un égalitariste ne devrait retenir du libertarisme que le principe de non-coercition, et, par conséquent, être favorable à une taxation élevée de l’héritage.

This article argues that left-libertarianism, i.e. the combination of resource egalitarianism and full self-ownership, is a profoundly unstable reflective equilibrium. Focusing on the legitimacy of bequest and inheritance, it shows that left-libertarians, when confronted with this question, either abandon a key element of self-ownership – thus diluting their position to a liberal, Rawlsian egalitarianism – or turn into right-libertarians. The underlying problem is that libertarianism in general bases its theory of self-ownership on hypothetical examples of individuals who single-handedly transform natural resources into products. This premise, which aims to establish the link between self-ownership and ownership of the fruits of one’s labor, is too abstract to be relevant in a world in which almost every product is the result of a collective effort to which any individual makes but a small contribution. In the final analysis, an egalitarian should adopt only the no-coercion rule from libertarianism, and therefore advocate higher inheritance taxes.

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