2016
Cairn
Marie-Thérèse Cam, « Le lexique d’Apsyrtos, source de Végèce (mulom. 3, 13, 4) », Revue de philologie, de littérature et d'histoire anciennes, ID : 10670/1.cgw6cp
Une recette fortifiante, appelée « poudre du quadrige », destinée aux chevaux exténués par une course effrénée, est transmise par Végèce seul ( mulom. 3, 13, 4), qui l’attribue à l’hippiatre grec Apsyrtos, du traité duquel il avait une version latine. Plusieurs dénominations d’ingrédients posent des difficultés textuelles et d’interprétation. La restauration du texte fait apparaître trois hapax translittérés du grec, cassiam asmalitem (cannelle « qui fait passer l’asthme »), herbam d(e)rosinam (« herbe à la rosée », bétoine), gessemanticam (terre sigillée), et un hapax latin, albimannam (oliban, encens blanc), d’autant plus inattendus qu’ils ont des équivalents latins et grecs usuels : on attendait ad suspirium, betonica, Lemnia ou sphragis, manna turis. Pour les justifier, nous avançons l’hypothèse que la recette a subi deux traductions du iie siècle au ive siècle, passant du latin (langue originelle) au grec (traduction d’Apsyrtos), puis du grec au latin (par le fait du traducteur anonyme), état dans lequel Végèce la reçoit, avant qu’elle soit révisée puis retraduite en grec par un érudit byzantin du ve siècle.