2012
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Béatrice Duchateau, « Glasgow ou l’Écosse urbaine dans les poèmes de Hugh MacDiarmid », HAL-SHS : littérature, ID : 10.4000/etudesecossaises.558
La poésie de Hugh MacDiarmid souffre parfois encore aujourd’hui d’être confinée à un cadre rural par certains critiques. Pourtant, dans les années 1930, il s’intéressa à la ville de Glasgow et à l’Écosse urbaine dans plusieurs poèmes. À l’instar de nombreux autres écrivains des années 30, il tenta de redéfinir l’Écosse comme une nation principalement urbaine, la ville post-industrielle de Glasgow encourageant la représentation canonique d’un pays rural à disparaître et les artistes à peindre ou récrire une autre nation. Dans le long poème non publié Glasgow 1938, l’Écosse est rageusement déconstruite : elle n’est plus terre de paysans mais un enfer urbain où la crasse de la maladie et le capitalisme se répandent sur Glasgow, assassinant culture et créativité. Les pierres de la ville renvoient l’image d’une Écosse trahie, dont l’imagination a été remplacée par le sentimentalisme, dénaturée par l’éducation anglo-écossaise et le Calvinisme. Malgré tout, le besoin de récrire l’Écosse et de la concevoir comme un berceau de culture et de révolution survit dans le poème. Comment réécrire une nation ? En abandonnant sa redéfinition à la colère et en laissant son rythme poétique transformer ses villes en cités de lumière communiste. Le style et la syntaxe des poèmes sur Glasgow tendent, non seulement à « dire », mais à « faire ». Produit de l’expérimentation poétique MacDiarmidienne pour guérir l’Écosse et de sa foi dans le pouvoir politique et performatif de son œuvre, Glasgow 1938 prouve que, pour MacDiarmid, la réécriture de l’Écosse est forcément reconstruction.