28 novembre 2023
Miézan Brigitte Aka, « Les médias socio-numériques, lieu de circulation et de vulgarisation des« expériences » de la médecine traditionnelle en Côte d’Ivoire », HAL-SHS : sciences de l'information, de la communication et des bibliothèques, ID : 10670/1.cucbx8
La communication qui présente une partie des résultats de notre thèse (Aka, 2022)[i] s'intéresse aux usages des réseaux socio-numériques dans un contexte où des particularités culturelles locales en matière de prise en charge de la santé relèvent d'un autre système de santé différent du modèle biomédical. Nous interrogeons à cet effet, la notion de résistance développée par Michel Foucault (1994)[ii] dans le cadre des relations de pouvoir afin d'appréhender les attitudes des populations vis-à-vis des recommandations de santé publique.La prise en charge de la santé dépend dans une certaine mesure du patrimoine culturel des communautés. Dans les sociétés traditionnelles, la conception magico-religieuse de la santé qui attribue la maladie au résultat de l'action des mauvais « esprits » ou à la transgression des interdits, est partagée au sein des communautés (Harris, 1998)[iii]. Cette perception de la santé est le fondement des pratiques et des procédés de la médecine traditionnelle. Ainsi, la majorité des ivoiriens, soit 80% (WHO, 2002)[iv], ont recours à cette médecine dans leur itinéraire thérapeutique. Notre analyse, qui réutilise la méthodologie de Viviane Clavier et Céline Paganelli (2010, 2018)[v] sur l'analyse de contenu des forums en ligne sur la thématique de la santé, porte sur un corpus de fils de discussion d'un groupe de Facebook qui totalise 573 messages. De fait, il ressort que les échanges s'inscrivent dans une logique de promotion de la médecine traditionnelle mais aussi de réfutation des discours de la médecine conventionnelle et que cette situation est due au fait que la médecine traditionnelle ne bénéficie pas d'un cadre de reconnaissance véritable dans les politiques institutionnelles de santé.