15 mai 2020
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David Frederic Camroux, « Covid-19 and Strongman Rule in the Philippines », Archive ouverte de Sciences Po (SPIRE), ID : 10670/1.cufk5k
Le récent article de Jacques Rupnik sur la Hongrie de Viktor Orban a montré à quel point la pandémie du Covid-19 a représenté une opportunité pour les autocrates de renforcer leur emprise, notamment lorsqu’ils gouvernent dans un contexte de démocratie dysfonctionnelle. De manière générale, la gestion de l’épidémie a nécessité que les gouvernements se dotent de compétences exceptionnelles, limitant ainsi les pouvoirs des branches législative et judiciaire de l’État et les libertés publiques, qui leur permettent de contrôler les ressources du pays. Dans le même temps, les réponses apportées à la pandémie par les politiques ont également révélé les caractéristiques particulières des dirigeants autocrates (élus démocratiquement) et l’état de l’équilibre des pouvoirs censé empêcher le glissement vers une forme de gouvernement encore plus autoritaire au sein des Etats qu’ils gouvernent. L’action du Président Rodrigo ‘Digong’ Duterte – surnommé The Punisher (Celui qui punit) ou Duterte Harry – semble suggérer qu’en Asie du sud-est, comme en Europe centrale, la pandémie pourrait avoir d’importantes répercussions politiques.