Les Autochtones, le bien-être collectif et la rationalité gouvernementale ; une réflexion théorique en forêt publique au Québec

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2021

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VertigO : La revue électronique en sciences de l’environnement ; vol. 21 no. 3 (2021)

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© Université du Québec à Montréal et Éditions en environnement VertigO, 2021




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Denis Blouin et al., « Les Autochtones, le bien-être collectif et la rationalité gouvernementale ; une réflexion théorique en forêt publique au Québec », [VertigO] La revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10.4000/vertigo.34246


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La rationalité de l’État à l’oeuvre dans la gouvernance des forêts publiques limite grandement la capacité des communautés autochtones de mettre en pratique de nouveaux modèles forestiers. Les constats de l’engagement de la communauté de Gespeg, issue de la nation autochtone des Mi’gmaq, en foresterie, ainsi que les difficultés rencontrées pour mettre en oeuvre leur forêt communautaire sont le point de départ d’une mise en lumière de la rationalité qui régit l’usage du territoire public québécois. Cette rationalité gouvernementale limite grandement les actions pouvant être apportées afin de satisfaire les besoins et les aspirations de groupes spécifiques. Ainsi, le régime de gouvernementalité, suivant les termes de Foucault, des terres publiques québécoises se fonde sur une conception unidimensionnelle de la population québécoise et une vision homogène du territoire et de l’économie. Cette perspective oriente les actions du gouvernement vers l’exploitation des ressources et du territoire en fonction du bien-être de la population québécoise en général. Les Autochtones se situent alors à la marge de l’exercice du pouvoir de l’État sur son territoire. Une foresterie autochtone menée à l’échelle locale confronte donc la mission des ministères responsables. De plus, la volonté autochtone d’adapter à sa vision le cadre de gestion de la forêt publique constitue un défi pour la foresterie scientifique, socle de l’aménagement forestier étatique. Ces revendications autochtones exercent actuellement des pressions fortes pour une transformation du régime de gouvernementalité des terres publiques. Ainsi, ce dernier est appelé à se redéfinir, tant dans sa conception de la population québécoise, des droits de certains groupes, de sa vision du rôle des terres publiques que dans son système de connaissances.

The rationality of the state at work in the governance of public forests greatly limits the ability of indigenous communities to put new forest models into practice. The findings of the Mi'gmaq of Gespeg's commitment to forestry, as well as the difficulties encountered in implementing their community forest are the starting point for shedding light on the rationality that governs the use of Quebec's public land. This governmental rationality greatly limits the actions that can be taken to meet the needs and aspirations of specific groups. Thus, the system of governmentality, in Foucault's terms, of Quebec public lands is based on a one-dimensional conception of the Quebec population and a homogeneous vision of the territory and the economy. This perspective guides government actions towards the exploitation of resources and the territory based on the well-being of the Quebec population in general. The Aboriginals are therefore on the margins of the exercise of state power over its territory. Indigenous forestry carried out at the local level therefore confronts the mission of the responsible ministries. In addition, the indigenous desire to adapt the public forest management framework to its vision constitutes a challenge for scientific forestry, the basis of state forest management. These indigenous claims are currently exerting strong pressure for a transformation of the governmentality of public lands. Thus, the system of governmentality of public lands is called upon to redefine itself, both in its conception of the Quebec population, of the rights of certain groups, of its vision of the role of public lands, and in its system of knowledge.

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