Créer un "territoire" ... un pari audacieux et risqué

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20 avril 2011

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Dominique Damman - Vial, « Créer un "territoire" ... un pari audacieux et risqué », HAL-SHS : sciences politiques, ID : 10670/1.cva9g4


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Les années 2000 ont été le théâtre de nombreuses initiatives localisées en matière d'assemblages d'acteurs publics et privés dont l'objectif principal affiché est d'apporter des solutions à un problème collectif et récurrent depuis 40 ans : le chômage. La plupart de ces initiatives sont portées par les Conseils régionaux et les services déconcentrés de l'État. Parfois les collectivités locales sont associées. Tandis qu'État et Région, ensemble ou côte à côte, s'évertuent à créer des espaces fonctionnels où les acteurs, publics et privés, de la formation, de l'emploi et du développement économique sont invités à " participer ", ces acteurs ont bien du mal à les investir. Outre le fait que ces pratiques contribuent à créer une véritable " polyarchie institutionnelle ", il en résulte un brouillage du paysage qui tend à inhiber les initiatives locales alors que c'est l'effet inverse qui est attendu : clarification des rôles, coordination des acteurs et des actions pour faire émerger des solutions locales de lutte contre le chômage. L'observation de tentatives d'institutionnalisation de territoires en région Provence - Alpes - Côte d'Azur dans le champ emploi formation apporte des éléments de compréhension quant aux raisons qui conduisent les acteurs locaux à être sur la réserve. Parmi celles-ci nous pouvons évoquer l'absence d'engagement de la part des concepteurs dans une dynamique de partage du pouvoir, ou encore la poursuite d'une modalité de fabrique des politiques publiques ailleurs que là où est repéré le problème. Selon les participants, le changement de modalité de l'action publique proposé et évoqué à travers les annonces de participation ou de coopération est à peine perceptible. De cette observation se dégagent deux modèles qui contribuent à l'institutionnalisation des territoires, modèles qui ne s'opposent ni se complètent mais le plus souvent cohabitent. Un premier, à mise en œuvre rapide, est basé sur la mise en place d'instruments de politiques publiques distributives selon des modes de fonctionnement assez classiques avec règles et normes bien établies, et s'appuyant sur des principes de coopération là où prévaut de facto une relation de concurrence (les maisons de l'emploi et les pôles régionaux d'innovation et de développement économique solidaire en font partie). Le second modèle relève plus d'une requalification d'un système pré existant pour le rendre plus politique, générant des instruments dont l'objectif n'est pas de s'inscrire dans la durée mais plutôt de permettre la création d'une dynamique autour d'effets attendus. Il est plutôt porté par des élus et met en avant la proximité et le volontariat (les comités territoriaux éducation formation emploi entrent dans cette catégorie et, dans une moindre mesure, les comités locaux école entreprise). Les deux modèles se réfèrent globalement à de la coordination d'acteurs. Pour le moment, ces nouvelles formes d'organisation génèrent une inter connaissance accrue des acteurs et des dispositifs qu'ils portent. Elles contribuent à fabriquer des territoires, construits socio économiques produits par les interactions entre acteurs locaux. Ils peinent à trouver leur légitimité dans un espace déjà bien rempli. Dans ce processus des acteurs restent encore en retrait, partagés entre la poursuite de leurs propres intérêts et la participation à une action collective innovante.

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