Pour une phénoménologie de la tolérance active

Résumé Fr En

Dans cet article nous esquisserons les contours d’une phénoménologie de ce que nous appellerons la tolérance « active » conçue comme une attitude consistant en l’approbation du comportement et des codes culturels d’autrui, par opposition à une tolérance « passive » plus proche de la définition classique de la tolérance comme pâtir. Pour ce faire nous nous appuierons sur un essai (1965) du phénoménologue germano-américain Herbert Spiegelberg consacré précisément à une phénoménologie de l’approbation (ou de l’appréciation). Notre principal objectif sera de décrire aussi précisément que possible la structure intentionnelle relativement complexe de l’acte au cœur de la tolérance active et de le distinguer d’autres types d’acte apparemment similaires en mettant au jour ses fondements dans des états-de-choses axiologiques. Notre objectif secondaire sera de réfléchir à la manière dont cette analyse peut nourrir une phénoménologie interculturelle. 

In this presentation I will try to sketch a phenomenology of what I call “active tolerance” conceived as an attitude of actively approving of the other’s behaviour and cultural customs, in contradistinction with a more classical “passive tolerance” understood as toleration. I will do so by relying upon Herbert Spiegeleberg’s 1965 essay on the phenomenology of approval reprinted in  Doing Phenomenology in 1975. My main aim will be to describe as precisely as possible the rather complex intentional structure of the act involved in active tolerance by setting it apart from other kind of seemingly similar acts and by uncovering its proper grounds in axiological state-of-affairs. My larger aim will to be to reflect on how such an analysis of active tolerance may help developing a much-needed intercultural phenomenology.