2007
Stéphane Zuber et al., « Le développement des transferts publics d'éducation et d’assurance vieillesse par génération en France : 1850-2000 », HAL-SHS : économie et finance, ID : 10670/1.cxs63p
Le système public de retraite par répartition est un pilier de l'État Providence en France. Il se traduit par des transferts financiers des générations jeunes et actives vers les générations plus âgées et inactives. Longtemps donné pour l'expression même de la solidarité entre générations, ce système est aujourd'hui vivement critiqué tant dans le monde politique que par certains économistes, notamment parce que certaines générations bénéficieraient de retraites qu'elles n'auraient pas eu à financer, en en faisant porter le poids sur les générations plus jeunes. Or, en ne considérant que les transferts ascendants des jeunes vers les plus âgés, on oublie que la solidarité intergénérationnelle s'exprime aussi à travers des transferts descendants, notamment, des transferts d'éducation. C'est pourquoi le bilan net de la solidarité intergénérationnelle doit être considéré sur l'ensemble du cycle de vie de chaque génération en prenant en compte tous les transferts versés et perçus au cours du temps. Ce qui est reçu sous forme d'éducation pendant l'enfance vient s'ajouter aux ressources obtenues en fin de vie et doit être mis en balance des cotisations versées durant la période d'activité.[...] Les générations nées entre 1910 et 1920, qui ont bénéficié de la mise en place des systèmes de retraite, ont également financé substantiellement l'éducation de leurs enfants. Les générations nées entre 1990 et 2000 vont payer d'importants transferts ascendants à leurs parents mais elle reçoivent un transfert éducatif du même ordre. Au final, les générations nées entre 1950 et 1960 sont les plus mal loties, mais leurs pertes restent mesurées.