2023
Cairn
Jean-Paul Chagnollaud, « Justice et raison d’État ou la longue histoire de la pusillanimité des politiques », Confluences Méditerranée, ID : 10670/1.czjemf
Pendant très longtemps, les crimes les plus terribles ont été commis dans d’innombrables conflits sans que leurs auteurs ne soient jamais poursuivis ni même inquiétés. La paix devait l’emporter sur la justice, à n’importe quel prix et donc aussi à celui de l’impunité des criminels – tel était le principe qui prévalait. À l’exception du procès de Nuremberg (et celui de Tokyo) en 1945-1946, ce n’est qu’après la fin de la guerre froide, dans les années 1990, que la justice pénale internationale a enfin pu commencer à s’affirmer. Le chemin à parcourir s’annonce toutefois incertain, particulièrement dans un monde qui voit revenir de toute part des rapports de puissance dans lesquels la lutte contre l’impunité risque d’être marginalisée – sinon étouffée – au nom de la raison d’État.