Le Sultan-Public ou les ambiguïtés du portrait des spectateurs dans "Les Huit Mariamnes" d’Alexis Piron (1725)

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10 octobre 2019

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Isabelle Ligier-Degauque, « Le Sultan-Public ou les ambiguïtés du portrait des spectateurs dans "Les Huit Mariamnes" d’Alexis Piron (1725) », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.czmxqa


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Lorsqu’Alexis Piron propose à l'acteur Pierre-François Biancolelli dit Dominique (fils) le rôle du Sultan-Public dans "Les Huit Mariamnes" (1725), il joint à sa parodie destinée à la Comédie-Italienne une épître qui évoque les arrêts rigoureux du public auxquels s’expose l’auteur de théâtre : "Parais donc mécontent, dédaigneux, dégoûté, / Tel qu’est, le plus souvent, le barbare parterre, / Quand on donne une nouveauté. / Tel que de jour en jour il devient pour V[oltaire]." Le désir de plaire au parterre, où se mêle la crainte d’essuyer quolibets et mots d’esprit assassins, s’exprime de manière piquante à travers le personnage du "Sultan-Public" que Piron crée dans "Les Huit Mariamnes". Pour cette parodie jouée à la Comédie-Italienne le 27 avril 1725, Piron offre aux spectateurs, qui ont pu suivre en 1724-1725 une véritable querelle dramatique entre les Mariamnes, un portrait ambigu : le Public personnifié en Sultan, portant au cou un sifflet, s’avère un arbitre terrible, prompt à condamner les œuvres qui ne lui agréent pas, selon des critères flous, voire inexistants, si ce n’est l’humeur (changeante) du moment. L’avis rendu par le Public l’emporte sur celui des doctes et Apollon, qui joue le rôle de Vizir, est bien en peine de trouver une maîtresse capable de contenter son imprévisible maître. Piron met au supplice le Public en imaginant un défilé de prétendantes à son cœur (prétexte pour évoquer la programmation des spectacles de l’époque).

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