Savoirs orientalistes et savoirs brahmaniques : une généalogie indo-européenne de la grammaire comparée

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2019

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Gildas Salmon, « Savoirs orientalistes et savoirs brahmaniques : une généalogie indo-européenne de la grammaire comparée », Romantisme, ID : 10670/1.d74j17


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Parce qu’elle ne s’accompagne d’aucune démonstration, la découverte de la parenté des langues indo-européennes par William Jones demeure pour l’histoire des sciences du langage une énigme. Le décalage entre des résultats qui semblent anticiper sur la grammaire comparée du xixe siècle, et un cadre conceptuel d’apparence archaïque qui, à l’héritage de la grammaire générale de l’âge classique mêle l’ambition de confirmer le récit de la Genèse en rattachant les Hindous à la descendance de Noé, ne peut s’expliquer que par l’incorporation, par les orientalistes anglais, de techniques d’analyse morphologique empruntées à la grammaire indienne. Afin d’éclairer les conditions historiques de possibilité de cette hybridation épistémique, qui doit aussi être comprise comme une confrontation du christianisme avec les savoirs brahmaniques, cet article esquisse une comparaison des principaux deux dispositifs qui ont encadré la production des savoirs européens sur les sociétés et les religions de l’Inde aux xviie et xviiie siècles : les missions et l’empire colonial britannique.

Because it is devoid of any demonstration, William Jones’discovery of the relationship between the different Indo-European languages constitutes an enigma for the history of linguistics and other sciences of language. The discrepancy between results which seem to anticipate on 19th century comparative grammar and an apparently archaic conceptual construction which aims to tack on the confirmation of the tale from Genesis to the concepts inherited from the grammar of the Classical age by linking the Hindus to Noah’s descendance can only be explained by the incorporation, by the English orientalists, of techniques of morphological analysis from Indian grammar. In order to understand the historical conditions that made such an epistemological hybridity possible, a hybridity that also needs to be understood as a confrontation between Christianity and Brahmanical knowledge, this paper compares the two systems which provided the context for the production of knowledge about the societies and the religions of India during the 17th and 18th centuries : Christian missions and the British colonial Empire.

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