2023
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Marie Lezowski, « « L’Église et le conformisme italien » », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.d77dq1
Cet ouvrage est pensé pour des étudiants de premier cycle et un lectorat motivé, féru d’histoire. En réponse à une commande des éditeurs, le chapitre porte sur la religion vécue majoritaire dans les États italiens à l’époque moderne, fondée sur des pratiques minimales, sous contrôle du clergé catholique et de l’inquisition. Il donne une boussole pour aborder l’histoire du catéchisme tridentin, de l’Inquisition, des visites pastorales, des pratiques magiques et de l’incrédulité dans les États italiens après le concile de Trente. La notion de « conformisme tridentin », que j’ai proposée, englobe la vision prépondérante des pratiques par le contrôle épiscopal et la répression des tribunaux ecclésiastiques, qui divisent les pratiques entre « conformes » et « non conformes ». La conséquence de cette surveillance est la difficulté à déceler dans les sources, majoritairement produites par l’Église, des pensées et des pratiques spirituelles très éloignées du moule tridentin. Il est possible de se conformer seulement en surface aux obligations minimales. En revanche, toute une galaxie de pratiques déviantes, dénommées par l’Église « abus » et « superstitions », prolifère aux limites du toléré. Le clergé séculier, chargé de veiller sur ces « abus » et « superstitions », participe activement à ces croyances pratiques. La « mécréance », qui ne s’exprime quasi jamais ouvertement, s’épanouit à la faveur de discussions, non seulement dans des cénacles élitaires, mais aussi dans des lieux de rencontre brassant les milieux sociaux, auberges, boutiques et rues.