9 septembre 2022
Jason Julliot, « Le rock derrière l'image : la matrice invisible de la franchise Marvel », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.davctb
Les musiques rock sont extrêmement présentes dans les films de la franchise cinématographique Marvel. Tonitruantes, héroïques, parfois violentes et toujours épiques, les citations de chansons d’AC/DC, d’Aerosmith ou encore de Led Zeppelin constituent une bande-son tout sauf discrète dans des blockbusters comme "Iron Man" (Jon Favreau, 2008), "Les Gardiens de la Galaxie" (James Gunn, 2014), "Thor: Ragnarok" (Taika Waititi, 2017) et "Spider-Man: Far From Home" (Jon Watts, 2019). Cependant, c’est souvent quand elles se font oublier que les musiques rock sont les plus intéressantes : à de nombreuses occasions, des nappes de guitares électriques ou des rythmes subtils de batterie soulignent des composantes discrètes mais pourtant fondamentales de la narration. Presque inaperçus au milieu d’un océan symphonique dans des films comme "Doctor Strange" (Scott Derrickson, 2016), ces évènements sonores ponctuent l’action, soulignent la psyché complexe d’un personnage ou orientent l’attention du spectateur vers des détails furtifs de la mise en scène. Dans notre communication, nous nous attacherons à décrire les mécanismes grâce auxquels compositeurs et réalisateurs réussissent, dans les films Marvel sortis entre 2008 et 2019, un véritable numéro d’équilibriste : celui de dissimuler les musiques d’esthétique rock jusqu’à les rendre tant insaisissables que déterminantes.