2006
Cairn
Christian Castellanet et al., « Des alliances internationales pour préserver la production de soja non génétiquement modifié au Brésil : enjeux et perspectives », Revue Tiers Monde, ID : 10670/1.dowqs2
Après une longue période au cours de laquelle le gouvernement brésilien s’est opposé à l’emploi de soja transgénique, la culture de celui-ci a finalement été autorisée au Brésil. Les conséquences de cette autorisation peuvent ne pas être mineures, quand on sait qu’au sein de l’Union Européenne, principal débouché à l’exportation, de nombreuses associations de consommateurs et mouvements environnementalistes militent contre les importations de tout produit issu de soja génétiquement modifié. L’article relate les conditions dans lesquelles certaines organisations paysannes du Sud-Brésil et des organisations non gouvernementales européennes tentent de mettre en place des filières d’exportation de soja non transgénique vers la France. Le surcoût pour le consommateur, largement lié au coût de la traçabilité, resterait modeste. Mais les compagnies transnationales de l’agrobusiness ne restent pas sans réagir, comme en témoigne leur proposition de s’engager sur la création d’un label « soja responsable » qui prendrait en compte les risques de déforestation liés à l’extension inconsidérée du soja dans le bassin amazonien, mais accepterait les OGM. Cela paraît une manière habile de diviser la société civile en cooptant une partie des ONG environnementalistes autour de ce label « responsable », et de faire accepter finalement les OGM par l’opinion publique européenne.