Du nanomètre au globe terrestre. Les limites planétaires face aux nanotechnologies

Résumé Fr

Questionner les limites planétaires à l'aune du développement des nanotechnologies implique de prendre au sérieux le statut de deux objets qui, bien qu'opposés sur une échelle géographique, ont néanmoins un certain nombre de points communs. Bien qu'émergeant sur la scène publique dans des périodes - fin des années 1990 pour les nanotechnologies et fin des années 2000 pour les limites planétaires - et des espaces géographiques et sociaux différents, il s'agit, dans les deux cas, de concepts incorporant des seuils forgés par des scientifiques dans le but d'attirer l'attention des pouvoirs publics et d'influencer l'orientation des recherches et politiques à venir (1). Le succès politique de ces concepts a mené au développement d'un cadre juridique ambitieux pour les nanotechnologies dont il est légitime de se demander s'il est de nature à conforter la volonté affichée par l’État français de mieux maîtriser l'impact de la France vis-à-vis des différentes limites planétaires 2. Nous verrons que, bien qu'adoptées dans le cadre de politiques prenant la question écologique au sérieux, les lignes forces de ce cadre juridique n'ont pas placé la préservation de l'environnement au centre de leurs objectifs (2). De manière indirecte, toutefois, il est possible qu'en stimulant le développement des connaissances sur les briques de base nanométriques de la matière, ce cadre juridique soit en mesure de contribuer, pour l'avenir, à une meilleure gestion de la limite relative à l'introduction de nouvelles entités dans la biosphère (3).

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en