Stratégies économiques et politiques industrielles dans le monde arabe

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1988

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Analyser une politique économique suppose qu’on ne se cantonne pas dans le seul domaine couvert par la science économique. Il faut encore comprendre les rapports entre les cultures, indigènes et évoluant dans le temps long, et les situations, souvent imposées de l’extérieur et marquées par le temps court, voire l’urgence. L’article examine d’abord les catégories intellectuelles qui permettent dans le monde arabe de concevoir des stratégies économiques. Les conduites rationnelles y sont toujours présentes, mais « l’économie » y est plus « encastrée », et moins « formalisée », que dans le monde capitaliste occidental. Les marchés ne sont pas constitués – et sont rarement garantis – par l’Etat. Celui-ci n’organise pas un espace d’échanges où il garantirait la liberté de formation des prix, mais est d’abord un lieu d’arbitrage entre l’obligation physique de la production et l’obligation sociale de la distribution. Il s’efforce d’équilibrer les pressions antagonistes du monde extérieur et de l’identité collective.La seconde partie de l’article analyse les politiques industrielles. Il en mesure les difficultés. Le développement industriel qui aurait pu être permis par l’orientation commerciale a été entravé – sans parler de la pression de l’économie internationale – par l’existence de la rente dans l’ordre économique, par un système de clientèle-parentèle dans l’ordre politique, par une culture diplomatique dans l’ordre international. L’investissement, l’accumulation et la programmation y sont rendus plus difficiles. « Etat rentier », « économie de circulation » et « privatisation » constituent des forces en tension. Des pressions contradictoires s’exercent sur des secteurs publics fragiles. La création d’un environnement économique favorable à une politique industrielle efficiente et la satisfaction des exigences populaires de niveau de vie et de services collectifs en sont des illustrations. Si la privatisation rencontre des limites, les processus de construction nationale et étatique n’apparaissent plus aussi étroitement liés à l’édification d’une industrie publique. L’article se termine par une tentative de classification de quatre catégories d’Etats arabes en fonction de l’ampleur de leurs investissements industriels et de l’importance du biais introduit par la rente dans le choix d’une politique manufacturière.

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