Les places publiques parisiennes et leur appropriation par les femmes : analyse de la politique publique « Réinventons nos places ! » et des nouveaux usages sur la place du Panthéon, réaménagée par le collectif Les MonumentalEs

Résumé 0

Ce mémoire porte une réflexion sur la question du genre dans la ville lors du réaménagement de 7 places parisiennes par la Mairie de Paris à partir de 2015, et plus particulièrement sur la place des femmes dans l’espace public et les usages qu’elles en font. Leur appropriation des espaces publics, dont les places publiques, est intéressante à étudier au sens communicationnel, au sens des interactions sociales qui s’y jouent et au sens urbain du terme.Dans une première partie, le travail de recherche porte sur la politique publique « Réinventons nos places ! », lancée par la Mairie de Paris en 2015 dans le but de réinvestir sept places publiques, Bastille, Fête, Gambetta, Italie, Madeleine, Nation et Panthéon. Dans cette partie, les enjeux de ces espaces publics qui devraient permettre une égale mobilité des femmes et des hommes dans la ville, leur égale appropriation des places publiques, sont analysés.Dans une seconde partie, le travail de recherche se porte sur la place du Panthéon, place publique minérale, réaménagée par le collectif Les MonumentalEs, formé par Emma Blanc Paysagiste, Genre et Ville, Albert & Co, Ligne BE, Emmanuelle Guyard et le Collectif Etc. La place ainsi transformée doit être le lieu d’une appropriation de l’espace par toutes et tous, et le lieu d’une revalorisation des femmes sur cette place au caractère patriarcal fort.Si cette politique a été un succès, elle peut également ouvrir de nouvelles réflexions quant à la possibilité de penser un nouveau mobilier urbain, capable de s’adapter aux besoins de toutes et tous mais également au changement climatique. La place minérale du Panthéon accueille désormais, à titre d’exemple, un mobilier mixte, transitoire, facilitant les échanges et les interactions entre les individus indépendamment de leur genre, mais montre également que l’appropriation des espaces publics passe aussi par une transformation de nos habitudes, de nos consciences, par une adaptation aux enjeux environnementaux et par la socialisation des individus.