9 octobre 2020
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Liliana Abril Bonett, « Réception colombienne de l’intertexte colonial dans l’œuvre de Gabriel García Márquez : rétrospective pour une nouvelle conquête de soi », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.e1mamy
Le succès de la publication de Cien años de soledad, en 1967, a fait de Gabriel García Márquez l’un des écrivains latino-américains les plus lus et commentés du sous-continent. Une position privilégiée renforcée en 1982, avec l’attribution du Prix Nobel de littérature, et, en 2014, année du décès de l’écrivain. Des circonstances ayant permis de mesurer l’ampleur d’une réception qui s’accorde pour voir l’auteur comme un « emblème » d’un continent entier et le « porte-parole » d’une population qui s’est plu à être représentée dans le merveilleux et le démesuré de ses récits. Pour un nouveau lecteur, l’œuvre marquézienne est donc interprétée avant même qu’elle ne soit lue : elle se trouve précédée d’un important dispositif critique ayant pour conséquence de conditionner son interprétation et son évaluation. L’essentiel à retenir tient à ce que ces différentes lectures attribuent une valeur historique incontestable à une œuvre entretenant pourtant des rapports contradictoires et ambigües avec les sources officielles. C’est en analysant l’ensemble du corpus marquézien à la lumière d’un intertexte considéré comme le fondement même de l’histoire de l’Amérique latine – les Chroniques des Indes – qu’il s’avère possible de déterminer si García Márquez se place en héritier d’une vision occidentale du passé ou si, au contraire, il devient le promoteur d’une « nouvelle » histoire, saluée encore et encore par la critique depuis 1967.