La restauration des frontons éginètes. Restauration thorvaldsenienne ou restauration néoclassique ?

Fiche du document

Date

2011

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiants
Collection

Archives ouvertes




Citer ce document

Manuela Diliberto, « La restauration des frontons éginètes. Restauration thorvaldsenienne ou restauration néoclassique ? », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.e4xxai


Métriques


Partage / Export

Résumé En Fr

The marble pediments of Athena Aphaea's temple at Aegina preserved in the Glyptothek at Munich, in Bavaria, are a jewel of the Archaic Greek art. The history of their discovery in 1811 in the little island of Aegina, inaugurates an important chapter in the history of classical archaeology, opening the way to a series of excavations and discoveries that marked the Nineteenth century. The circumstances of the removal of the pedimental statues, known to posterity by the name of Aeginetans as well as their restoration, didn't arouse as much interest as the marbles of the Parthenon. Nevertheless, these issues inflamed debate on the attitude to adopt towards the ancient Greek and Roman art works. The audacity of the purchaser of the Aeginetans Ludwig, crown prince of Bavaria, a kingdom freshly created by Bonaparte, anxious of legitimacy, who imposed his will on the restoration choices, is in contrast to the attitude of Antonio Canova who, in the same years, refused to restore the marbles of Phidias whose inimitable grace and perfection the Aeginetans were lacking in. The restoration of the pediments from Aegina, hastily qualified as academic, often led to erroneous and imprecise interpretations. The circumstances of such a restoration are, on the contrary, the expression of a time where the newborn archaeological discipline still collided with an ideological manipulation of a regained ancient past. Therefore, the restoration of the Aeginetans was not the work of an academic artist, as one can often read in the critique, but the result of historic and cultural events that marked one of the most fertile times of the history of classical archaeology.

Les sculptures tympanales du temple d'Athéna Aphaia conservées à la Glyptothèque de Munich en Bavière, sont un des joyaux de l'Archaïsme grec. L'histoire de leur mise au jour en 1811, dans l'île d'Égine, inaugure un chapitre important de l'histoire de l'archéologie classique, ouvrant la voie à toute une série de fouilles et de découvertes qui marquèrent le siècle. L'histoire de la récupération des statues, passées à la postérité sous le nom d'Éginètes, et de leur restauration, n'a pas suscité le même intérêt que celle des marbres du Parthénon. Pourtant, nous touchons là les termes d'un débat important sur l'attitude à adopter face aux œuvres d'art antiques. À l'audace de Ludwig, prince héritier d'un royaume fraichement créé par Bonaparte (la Bavière) et soucieux de légitimité, acquéreur des Éginètes, qui imposa ses choix pour la restauration, s'oppose l'attitude d'Antonio Canova qui, dans les mêmes années, refusa de toucher aux marbres de Phidias dont la grâce et la perfection, inimitables, faisaient défaut aux Éginètes. Leur restauration, qualifiée hâtivement d'académique, donna lieu à des interprétations souvent erronées et imprécises. Les événements qui ponctuèrent une telle restauration sont au contraire le reflet d'une époque où la démarche archéologique naissante se heurtait encore à une manipulation quasi-idéologique d'un passé fondateur retrouvé. Par conséquent, cette restauration n'a pas été l'œuvre d'un artiste académique, comme on le lit trop souvent dans la critique, mais le fruit d'une série d'événements historiques, culturels et de goûts qui marquèrent une des époques les plus fécondes de l'histoire de l'archéologie classique.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Exporter en