15 mai 2019
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Ahmed Ghouati, « DEVELOPPEMENTALISME ET ENSEIGNEMENT SUPERIEUR : POURQUOI L'ALGERIE N'A PAS D'UNIVERSITE ? », HAL-SHS : sociologie, ID : 10670/1.eeslrk
La formation des cadres pour l'économie et l'administration a très tôt constitué une question de politique éducative centrale pour les nouveaux dirigeants de l'Algérie indépendante. Cependant, si la Charte d'Alger (1964) a intégré cette question parmi « les priorités de l'indépendance », le Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS) n'a été créé qu'en 1970 et la première réforme de l'Université proprement dite n'a commencée qu'en 1971, soit une décennie après l'indépendance politique. En revanche, dès le début des années 1960 le secteur sélectif de l'enseignement supérieur-i.e. Instituts technologiques et grandes écoles, hors Université-a bénéficié de plusieurs mesures et des moyens exceptionnels ont été mobilisés pour former des ingénieurs, techniciens et cadres pour l'industrie et l'administration. Ce traitement différencié, issu entre autres d'une croyance politique et idéologique développementaliste, portée notamment par la fraction dite « industrialiste » dans le gouvernement, a eu plusieurs conséquences majeures sur l'Université. Cette contribution, proposée en trois grandes parties, se propose de rappeler le contexte des réformes universitaires avant de présenter et discuter leurs principaux résultats.