17 octobre 2019
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Christèle Allès, « La dimension spatiale de l'État au Liban. Une analyse à partir des politiques publiques de l'eau potable et de l'assainissement », HAL-SHS : géographie, ID : 10670/1.efkivh
Le Liban renvoie l'image d'un État faible, n'ayant pas su se reconstruire depuis la fin de la guerre civile. De fait, l'action publique y est souvent abordée sous l'angle de ses défaillances, selon une vision normative de l'État et de son rapport au territoire. Mes recherches doctorales visent à mobiliser les outils de la géographie pour porter un nouveau regard sur l'État libanais, en interrogeant la dimension spatiale de sa construction et de ses recompositions dans la période contemporaine. J'ai choisi d'aborder ce sujet à travers l'observation des politiques publiques de l'eau et de l'assainissement, et plus particulièrement de leur réforme, engagée au Liban depuis 2000. Celle-ci a pour objet une réorganisation institutionnelle et territoriale du secteur s'inspirant des paradigmes de la « bonne gouvernance » et du « développement durable», constitués en nouvelles normes mondiales des politiques d'intervention dans le domaine de l'eau. Une telle entrée me permet de ne pas prendre la faiblesse de l'État pour acquise et sa territorialité comme un objectif jamais atteint, mais bien plutôt de tenter de saisir la construction d'une spatialité étatique spécifique, fruit de la construction lente des services d'eau et d'assainissement, comme de la transcription de modèles globaux dans le contexte institutionnel et politique libanais. J'ai cherché pour cela à saisir la place et le rôle des acteurs publics dans la production territoriale à différentes échelles, mais aussi leurs interactions avec des acteurs du développement international omniprésents, comme avec des forces politiques et notabiliaires, qui à la fois constituent et contestent l’État.