« Supernature ou quand le paysage fait signe »: Entretien avec Paul Morrison

Résumé Fr

Depuis le milieu des années 1990, le peintre britannique Paul Morrison traite exclusivement du paysage en ayant recourt à une palette strictement limitée au noir et blanc. Utilisant et combinant des motifs floraux et végétaux issus autant de la culture populaire (bandes dessinées, livres pour enfants, dessins animés) que des formes plus légitimes de la tradition picturale (notamment les gravures de Dürer), les peintures de Morrison nous confrontent à une nature réduite à ses signes où les motifs (chardons, fleurs, arbres) démesurément agrandis provoquent autant un sentiment de familiarité que de désorientation. C’est que, sans jamais abandonner le tableau, Morrison a très tôt développé une pratique élargie de la peinture en réalisant des wallpaintings spectaculaires de plus en plus immersifs, prenant en écharpe l’espace intérieur de la galerie ou du musée, aussi bien que celui des façades extérieures de l’architecture.