10 janvier 2024
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Ariane Papillon, « Le smartphone, caméra amateur des professionnels », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.ep5yeu
Si le smartphone est devenu aujourd’hui la caméra « amateur1 » la plusutilisée, depuis la chute des ventes des appareils photo et caméras numériquesen 20102, certain·e·s réalisateur·rice·s l’utilisent pour des tournages professionnels.Les développements qui suivront s’attacheront donc à explorer lesenjeux de cet usage cinématographique de la caméra de smartphone, enmontrant à la fois comment il s’inscrit dans le mouvement général de la« révolution numérique » et comment il peut fonctionner comme un pas decôté par rapport à celui-ci. Pourquoi est-ce justement ce qui distingue lesmartphone d’une caméra professionnelle qui intéresse les cinéastes ? Nousverrons d’abord comment les cinéastes de fiction peuvent tirer profit de lanon-association du smartphone à une caméra professionnelle, de sa mobilité etsa discrétion, à partir de l’étude du film Tangerine de Sean Baker (2015), danslequel le cinéaste, comme Virgil Vernier avec Sapphire Crystal (2019), joue avecle grain particulier de l’image de smartphone, qui peut rappeler celui de lapellicule. Puis, nous montrerons comment la familiarité avec le smartphone estinvestie par le cinéma documentaire contemporain, à travers les exemples deSelfie d’Agostino Ferrente (2019) et Article 15 de Marie Reinert (2020). Nousverrons enfin comment le smartphone peut être l’outil d’une esthétique dubricolage et du fait-maison, en reprenant certains codes ou astuces despratiques amateurs, avec Détour de Michel Gondry (2017) et Le Kiosqued’Alexandra Pianelli (2020).