Poètes en révolte dans la ville carcérale : étude des premiers recueils de Abdellatif Laâbi et Tahar Djaout (1960-1980)

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1 mars 2023

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Camille Lotz, « Poètes en révolte dans la ville carcérale : étude des premiers recueils de Abdellatif Laâbi et Tahar Djaout (1960-1980) », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.etm6wv


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La communication se propose d’aborder le motif de la carcéralité dans les œuvres poétiques d’Abdellatif Laâbi (Histoire des sept crucifiés de l’espoir, La Table rase, 1980) et de Tahar Djaout (Solstice barbelé, Naaman, 1975 ; et L’Arche à vau-l’eau, Saint-Germain-des-Prés, 1978). Si la ville carcérale apparaît comme la métaphore d'un pouvoir politique autoritaire, elle cristallise également l’opposition entre deux types de parole. En effet, alors que l’enfermement et la censure, outils de maintien de l’ordre, cherchent à évacuer tout conflit possible au sein de l’espace public, afin de diffuser une version officielle de l’histoire et de taire les voix dissidentes ou les récits alternatifs, la parole poétique, par sa marginalité, porte en elle une forte dimension critique visant à réinscrire du conflit, de l’hétérogénéité, au sein de cet espace. Qu’il s’agisse d’emprunter à la tradition du conte ou d’insuffler au langage une puissance cosmique, le dire poétique échappe aux normes et se présente comme hautement transgressif. Nous revenons tout d’abord sur les débuts politiques et littéraires des deux écrivains, dans les décennies qui suivent les indépendances du Maroc et de l’Algérie. La révolte qui les anime, dans les années 1960-1970, apparaît à travers les figures du poète, dans les trois recueils du corpus. L’analyse de l’énonciation permet ainsi de montrer deux ethos bien différents dans la prise en charge du dire poétique. Le deuxième moment se penche sur le motif de la « ville carcérale » comme symptôme de la défaillance de pouvoirs politiques fondés sur la censure et le contrôle des corps et des discours. Cet aspect nous amène à aborder, en dernier lieu, les modalités d’une parole poétique hors-norme, qui cherche à élaborer une histoire alternative par les ressorts de la chronique historique et du conte (Abdellatif Laâbi), ou, souterraine et cosmique, à saper l’autorité des discours dominants (Tahar Djaout).

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